John is Learning, issu d’un hackathon transmédia, illustre une démarche créative entre équipes pluridisciplinaires. Les défis méthodologiques posent des questions sur la stimulation de l’intelligence collective. L’intégration des méthodes éprouvées de Pixar peut inspirer ce projet, nourrissant sa réussite de manière concrète et expérimentale.
Le projet John is Learning, fruit d’un hackathon transmédia réunissant des participants aux expertises variées, a démontré toute la richesse d’une démarche créative partagée entre équipes pluridisciplinaires. Cependant, certaines difficultés méthodologiques soulevées interrogent sur les moyens de stimuler au mieux une intelligence collective distribuée sur la durée.
C’est pourquoi il peut être fructueux de s’inspirer des méthodes qui ont fait le succès de Pixar, studio référence en matière d’animation favorisant l’innovation par la fertilisation croisée des talents. Dans ce billet, nous verrons comment certaines techniques éprouvées de gestion de projet, d’encouragement des échanges ouverts et de résolution participative des problèmes pourraient bénéficier au projet.
Tout d’abord, nous explorerons des outils performants de visualisation et de coordination des tâches tels que le tableau Kanban et le système Andon. Puis, nous nous intéresserons aux instances facilitant la collaboration créative comme les dailies ou le braintrust. Enfin, nous examinerons en quoi le post-mortem de Pixar inspire une démarche réflexive pour l’amélioration continue.
Notre objectif est de comprendre en quoi ces méthodes pourraient nourrir de manière praxéologique la réussite d’une initiative telle que John is Learning, dans le respect de son identité propre.
Retour rapide sur John is Learning
Le projet John is Learning est né d’un hackathon transmédia nommé TransmediaMix ayant eu lieu en juin 2014. Cette initiative créative avait pour objectif de stimuler la réflexion des publics sur l’éducation de manière ludique et participative, à travers l’histoire de John, un adolescent déménageant à Lorient après le décès de ses parents.
Le récit de John s’est déployé de façon transverse sur plusieurs médias: une bande dessinée interactive racontant de manière linéaire son parcours, et une plateforme en ligne mutualisant contenus pédagogiques et défis à relever de façon collaborative. Réseaux sociaux et événements venaient par ailleurs compléter l’univers narratif.
Le TransmediaMix a organisé le projet selon cinq « familles » thématiques (storyworld, design, médias, production, business models). Chaque famille s’est vu attribuer des outils numériques spécifiques tels que des pads en ligne. Une phase de brainstorming a permis de définir le sujet sur l’éducation, tandis que les familles se sont ensuite concentrées sur des volets distincts comme l’élaboration du personnage de John.
Les échanges entre participants ont fait émerger une intelligence collective nourrissant de façon imprévisible l’évolution du récit malgré la diversité des expertises engagées. La philosophie du TransmediaMix était justement de stimuler cette richesse créative d’une approche collaborative transverse.
Le projet transmédia John is Learning pourrait grandement bénéficier de s’inspirer des méthodes de travail éprouvées de Pixar, leader mondial de l’animation.En effet, Pixar a développé des pratiques performantes pour stimuler la créativité collective au sein de ses équipes pluridisciplinaires. La société a mis en place des espaces de travail ouverts favorisant les échanges informels et la fertilisation croisée des idées. Cette dynamique collaborative correspondait tout à fait à la philosophie du TransmediaMix, dont l’objectif était justement de susciter une intelligence collective entre participants aux expertises diverses.
Des méthodes inspirantes pour la gestion de projet
Les dailies
Les « dailies » sont des réunions quotidiennes qui tiennent une place centrale dans la gestion de projet chez Pixar. Tous les matins, les équipes impliquées dans le film du jour se rassemblent pour faire le point sur l’avancée des travaux. Chaque service (animation, modélisation 3D, éclairage etc.) présente ses résultats de la veille et le planning prévisionnel pour la journée. Un temps d’échanges s’ensuit, permettant à tous de se remettre à jour rapidement sur l’état global de la production. Les problèmes techniques ou créatifs rencontrés sont remontés afin d’être résolus collectivement.
Ces réunions sont l’occasion de synchroniser les tâches à réaliser en fonction des délais. Les priorités de chacun sont ajustées collaborativement pour assurer la coordination des différentes composantes tout au long du processus.Présidées par le réalisateur, les « dailies » durent une quinzaine de minutes et se tiennent dans une salle dédiée au cœur des locaux. Leur brièveté permet d’être efficace sans impacter la productivité.Gr âce à ces points quotidiens, les équipes Pixar gardent un contrôle permanent sur le déroulement du projet. Ceci leur permet de rapidement identifier et corriger tout écart, afin de maximiser la cohérence et la qualité finale du film.
Lors d’un hackathon de trois jours, il est essentiel d’assurer une coordination optimale entre les équipes projet pour maximiser les chances de réussite. Or, les temps sont très contraints. S’inspirer des « daily meetings » de Pixar peut y contribuer, en adaptant ces réunions quotidiennes au format resserré du hackathon.
Le premier jour, une réunion le soir permet aux équipes de se constituer, de clarifier leurs rôles et objectifs sur les trois jours à venir. Les jours suivants, de courtes réunions de 15 minutes le matin servent à planifier la journée: chaque équipe expose brièvement son plan d’action du jour. En fin de journée, des réunions étendues à 30 minutes font le bilan: avancées, difficultés, planning prévisionnel. Un animateur veille à l’efficacité des échanges sur ce format condensé. Les problèmes sont traités collectivement mais sans débats stériles, dans un esprit de résolution rapide.
Des interactions informelles sont aussi possibles autour de ces temps formels. Enfin, le dernier soir, un retour d’expérience global dresse le bilan du hackathon dans sa globalité. Grâce à ces « daily meetings » allégées, les équipes restent synchronisées tout au long des trois jours intenses, pour maximiser leurs chances de réussite collaborative sur le projet. Lors de son déroulement le TransmediaMix a montré quelques décalages entre les avancées respectives des différentes « familles » travaillant sur des volets distincts du projet John is Learning. Or, les « dailies » auraient justement permis d’assurer un alignement constant entre les composantes narratives, techniques et artistiques.
Concrètement, la tenue de réunions quotidiennes rassemblant de manière systématique les représentants de chaque famille (storyworld, design, médias, etc.) aurait favorisé plusieurs bénéfices :
– Un suivi précis de l’avancement de chaque tâche grâce à des points réguliers ;
– Une remise à niveau collective sur l’état d’avancement global du récit et des différents volets ;
– Un partage systématique des difficultés rencontrées pouvant impacter les autres équipes ;
– Une coordination efficace permettant d’ajuster en temps réel les priorités de chacun en fonction de l’avancée générale.
Avec un tel système de « dailies« , les éventuels désynchronisations observées entre les familles lors du TransmediaMix auraient pu être anticipées et corrigées de façon collaborative dès leur apparition. Cela aurait assurément renforcé la synergie et la fluidité du processus créatif global.
Deux méthodes issues du monde industriel : le tableau kanban et la méthode Andon
Le tableau kanban
La gestion de projet est un élément clé pour la réussite d’un hackathon tel que le TransmediaMix. S’inspirer des pratiques agiles développées par Pixar peut s’avérer très bénéfique. L’un des outils phares utilisés par Pixar est le tableau Kanban. Concrètement, il s’agit d’un panneau regroupant des fiches représentant chacune une tâche à réaliser. Ces fiches sont positionnées dans des colonnes correspondant à l’état d’avancement de la tâche : à faire, en cours, terminée. Cet outil visuel permet à chaque service de visualiser facilement où en sont les différentes tâches du projet. En cas de retard, il est possible de détecter rapidement les éventuels goulots d’étranglement.
Pour le TransmediaMix, il serait pertinent de décliner cet outil sous format numérique. Un tableau Kanban en ligne présenterait les tâches de chaque « famille » (scénario, design, développement etc.). Chaque participant pourrait déplacer les fiches représentant son avancement. Ainsi, tous disposeraient d’une vue d’ensemble de la progression générale du projet en temps réel. Les risques de désynchronisation s’en trouveraient fortement réduits. Adapter le tableau Kanban de Pixar au format hackathon permettrait d’améliorer considérablement la visualisation et la coordination collective entre les équipes sur l’ensemble des trois jours.
Le système Andon
Le système Andon est un autre outil de gestion de projet emprunté à Toyota par Pixar. Grâce à ce système Andon, les managers disposent d’une visibilité totale sur les éventuels points de blocage. Les problèmes peuvent être résolus de façon collaborative et en toute réactivité.
Pixar utilise le système Andon, emprunté à Toyota, pour détecter et résoudre rapidement les problèmes de production. Chaque collaborateur peut alerter d’un problème via un bouton présent sur son poste de travail. Cela déclenche une alerte sonore permettant au manager d’intervenir. Lors d’une réunion de crise, l’équipe concernée cherche collectivement une solution avant la fin de la journée. Grâce à cette remontée transparente des difficultés, Pixar bénéficie d’une visibilité totale sur ses points de blocage. Les problèmes sont traités de manière collaborative et réactive, dans un esprit d’amélioration continue des processus. Ce système Andon, combiné à la culture de franchise promue en interne, permet à Pixar de gérer avec efficacité son processus créatif participatif, tout en favorisant la communication au sein des équipes.
Voici une proposition pour mettre en place le système Andon lors d’un événement sur le format du TransmediaMix de manière fluide et efficace, en s’inspirant de l’organisation en familles :
Dans chaque salle/table dédiée à une famille (storyworld, design…), un feu tricolore vert/orange/rouge sera installé, accompagné de boutons d’alerte. Un responsable Andon sera désigné par famille pour centraliser les remontées.
Au début, son fonctionnement sera explicité : signaler tout problème ou blocage, même mineur. Ensuite, les membres de chaque famille pourront alerter directement via le bouton. Le responsable notera rapidement la nature du souci sur le tableau de la salle. En cas de feu orange, il devra résoudre le problème sous 1h maximum et mettre à jour l’état. Si le feu passe au rouge, il alertera le chef de projet. Une réunion éclair dans les 30min analysera la cause et définira des actions correctives. A la clôture, les remontées seront évaluées pour ajuster le processus créatif. Ce système Andon favorisera une dynamique participative et réactive, pour résoudre efficacement les aléas et améliorer continuellement le déroulement du hackathon.
L’efficacité du système Andon lors du TransmediaMix pourrait être encore plus grande à l’aide d’éléments complémentaires:
- Une carte indiquant schématiquement l’emplacement des feux dans chaque salle facilitera leur repérage
- Un tutoriel en début d’atelier rappellera son fonctionnement aux nouveaux
- Chaque responsable Andon disposera d’un carnet/tablette pour noter avec précision la nature, l’heure et le lieu du problème
- Un tableur en ligne permettra de suivre en temps réel les problèmes et leur résolution
- Des pictogrammes évocateurs catégoriseront clairement les problèmes sur le tableau (bug, délai, conflit…)
- Des points réguliers contrôleront l’absence de blocage
- Un tableau récapitulatif relèvera les problèmes non résolus lors des concertations
- Une rétrospective post-évènement analysera les causes pour améliorer le dispositif
- Des encouragements valoriseront la remontée dans une dynamique participative
Ces éléments complémentaires visent à faciliter l’identification et la résolution rapide des problèmes, au bénéfice de la créativité collective.
La méthode Braintrust
Le braintrust est une instance clé chez Pixar qui se réunit régulièrement pendant la production des films. Son objectif est de pousser l’excellence créative à travers un dialogue constructif et franc.
Lors de chaque séance, l’équipe dirigeante d’un film présente l’avancement du projet et projette des extraits clés. Les cadres expérimentés du studio posent alors leurs questions, parfois difficiles, pour évaluer en profondeur. Dans un esprit de franchise respectueux, chacun partage son avis sur les forces et les faiblesses identifiées. L’ensemble des problèmes et pistes d’amélioration sont débattues collégialement. Ces braintrust réguliers, à mi-chemin entre réunion de travail et brainstorming collectif, permettent à l’équipe de recevoir des retours constructifs. Elle repart ainsi avec de précieuses conclusions pour faire progresser la qualité créative du film.
Voici comment le braintrust pourrait être utilisé avant, pendant et après le hackathon TransmediaMix :
Avant le hackathon :
– Constituer un premier braintrust avec les organisateurs pour préparer l’événement. Définir le thème, le déroulé, les moyens mis en œuvre.
– Organiser des braintrusts réguliers avec les partenaires pour co-construire le sujet et définir ensemble les attendus.
Pendant le hackathon :
– Mettre en place des braintrusts quotidiens avec les équipes projet pour faire le point sur l’avancée, identifier les problèmes et trouver des solutions collaboratives.
– Inviter ponctuellement des partenaires à participer aux braintrusts pour apporter un regard neuf sur les projets.
– Filmer ou noter les échanges pour les partager sur l’intranet afin de favoriser les interactions entre équipes.
Après le hackathon :
– Organiser un braintrust final réunissant tous les participants pour faire une rétrospective de l’événement. Analyser les points positifs et d’amélioration.
– Poursuivre les braintrusts avec les partenaires sur les projets lauréats, pour accompagner leur développement de manière collaborative.
– Capitaliser la remontée pour préparer au mieux les prochains hackathons, en tirant les enseignements de celui-ci.
– Définir 5 choses à poursuivre et 5 choses à ne plus faire
Ainsi, le braintrust permet une dynamique d’échanges ouverts et constructifs avant, pendant et après l’événement pour une organisation et des projets de qualité.
Consolider les enseignements avec le post-mortem
Le post-mortem est une étape clé dans la démarche d’amélioration continue de Pixar. Elle a lieu à la fin de chaque projet et implique l’ensemble des équipes.
Déjà, le simple fait de planifier cette rétrospective pousse chacun à la réflexion sur le déroulement du film. Ed Catmull, co-fondateur de Pixar, considère que 90% de sa valeur provient de cette phase préparatoire. Lors du post-mortem, animateurs, producteurs et tous les métiers sont invités à partager en toute franchise leur expérience, aussi bien les réussites que les difficultés rencontrées. Cet exercice d’honnêteté et d’introspection collective est important malgré la fatigue de la fin de projet, car il permet d’identifier précisément les points à améliorer. Que ce soit sur ce qui a fonctionné ou non, l’équipe examine ensemble le déroulement pour en tirer des enseignements. C’est l’opportunité pour elle de progresser et d’optimiser la réalisation des futurs films.
Voici une proposition pour organiser le post-mortem du projet John is Learning en s’inspirant de la méthode de Pixar :
La réunion sera soigneusement planifiée à l’avance pour inviter chacun à la réflexion.
L’ensemble des membres du projet, quels que soient leur famille ou leur rôle, y participeront activement.Les retours se feront dans un esprit d’honnêteté, en identifiant avec franchise les difficultés comme les réussites.
Les aspects narratifs, méthodologiques et de conception des outils ayant fonctionné seront analysés. Les problèmes rencontrés dans l’élaboration du storyworld, la collaboration ou les outils mis en œuvre seront examinés.
Des recommandations permettront d’optimiser la méthode, les moyens et la gestion pour les futures initiatives. Les enseignements tirés collectivement de cette rétrospective nourriront une intelligence partagée au service du projet. À l’instar de Pixar, ce post-mortem favorisera une appropriation réflexive par toutes les parties prenantes. Ses conclusions permettront d’identifier des leviers d’amélioration continue.
Apports de la méthode Pixar au rôle du transmédiateur
Voici quelques conseils qu’Ed Catmull pourrait donner au transmédiateur pour mener à bien le projet John is Learning de manière collaborative :
Pour assurer la réussite du projet John is Learning, le transmédiateur doit savoir orchestrer la créativité collective tout en garantissant la cohérence narrative. Il lui faudra dans un premier temps constituer une équipe soudée autour de compétences complémentaires et de capacités au dialogue constructif. Lors des réunions de suivi, il s’agira d’alterner présentations des avancées, analyses des problèmes rencontrés et sessions de brainstorming pour stimuler de nouvelles idées. Des tests utilisateurs réguliers impliquant des profils variés permettront d’affiner de manière pragmatique les éléments testés. Un tableau de gestion partagé en temps réel assurera coordination et circulation de l’information. Des moments de cohésion hors-plateau comme des afterworks renforceront la collaboration. Des rétrospectives régulières permettront d’ajuster l’organisation si besoin. Il conviendra aussi de dégager des espaces de liberté créative pour explorer sereinement de nouvelles pistes. L’essentiel restera de maintenir une dynamique collaborative joyeuse dans la durée.
Conclusion
Les méthodes développées par Pixar ont un réel potentiel pour favoriser la réussite du projet John is Learning, tout en devant être adaptées à son contexte spécifique.
Les techniques collaboratives comme le système Andon, le braintrust ou le post-mortem visent à impliquer l’ensemble des acteurs dans une dynamique d’échanges constructifs propice à la créativité. Transposées de manière agile, elles pourraient grandement bénéficier à la gestion transverse du projet. Les mécanismes itératifs de tests utilisateurs inspirés de Pixar permettraient également d’affiner en continu le storytelling et les outils développés, en s’appuyant sur les retours du public cible.
Néanmoins, ces méthodes devront s’adapter aux spécificités organisationnelles et relationnelles du projet. Leur mise en œuvre concrète requerra une certaine souplesse pour épouser le fonctionnement des équipes et l’avancée du récit transmédia. Si les grands principes collaboratifs, créatifs et réactifs à l’expérience utilisateur demeurent, les dispositifs opérationnels gagneront à être co-conçus de façon pragmatique avec les parties prenantes. L’enjeu est de préserver l’esprit d’amélioration continue et de remise en question bienveillante propre à la culture Pixar, tout en adaptant les outils au contexte spécifique du projet John is Learning.
Adoptez un processus itératif en testant régulièrement vos idées auprès des publics. Lors des réunions alternez présentations et sessions de brainstorming pour faire émerger de nouvelles pistes. Analysez ensemble les retours utilisateurs pour ajuster simplement vos contenus.
Créez un environnement stimulant favorisant les échanges et la remise en question bienveillante. Placez l’émotion au cœur de la narration pour immerger vos publics.
Impliquez vos équipes dans la résolution collective des problèmes. Organisez des moments de cohésion en dehors du travail pour renforcer la coopération.
Valorisez le travail d’équipe plus que les individualités. Veillez à ce que chaque élément du récit transmédia ait sa place dans l’ensemble.
Prévoyez des rétrospectives régulières pour ajuster votre méthode. Laissez de la place à la spontanéité pour stimuler la créativité sur la durée. L’essentiel est de maintenir la motivation et la qualité collaborative.
En savoir plus sur la méthodologie Pixar : sitographie
Brunetti, A. (2022, juin 24). Pixar—Great people > great ideas. https://curiouslionlearning.com/pixar-learning-organization/
Catmull, E. (2008, septembre 1). How pixar fosters collective creativity. Harvard Business Review. https://hbr.org/2008/09/how-pixar-fosters-collective-creativity
Edwin catmull. (2024). In Wikipedia. https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Edwin_Catmull&oldid=1199819006
How does pixar use kanban? – Bliss tulle. (2022, août 25). https://blisstulle.com/how-does-pixar-use-kanban/
Pixar. (2024). In Wikipedia. https://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Pixar&oldid=1200704970
Wittersheim, A. (2019, mai 21). Pixar : Where creativity meets performance through lean. Pipefy. https://www.pipefy.com/blog/lean-pixar-where-creativity-meets-performance/